vendredi 30 avril 2010

Connaught Place (CP)

Si vous avez lu le deuxième billet précédent celui-ci, vous savez qu'il y a deux semaines, le dimanche 18 avril, je me suis rendu à Connaught Place, plus communément appelée CP, une place circulaire très populaire de Delhi. Je me suis d'abord rendu au Jantar Mantar, puis j'ai fait un saut au temple d'Hanuman, pris l'autorickshaw pour aller voir le temple de Lakshmi Narayan, et enfin terminer par l'impressionnant Gurudwara Bangla Sahib, un temple sikh.

Voici un aperçu (un poil compliqué) du voyage effectué, sans l'arrêt au restaurant Radjhani:


Trajet effectué autour de Connaught Place.

Attention ouvrez bien les yeux, il va y avoir plein de photos.


Jantar Mantar

Bonne nouvelle à l'entrée: aujourd'hui est fête nationale... ou fête de la culture... ou fête des gardiens. Bref, je ne me souviens plus exactement de quelle fête il s'agit (honte sur moi!), mais l'important c'est que l'entrée était gratuite (Rs. 100,00). Evidemment, entrée gratuite signifie guides payants, et un pseudo-guide-archéologue-historien s'approche de moi à peine trois pas effectués dans l'allée principale.

Allez, sait-on jamais, ayant eu l'expérience du Jantar Mantar à Jaipur, il est possible que le "guide" puisse m'apprendre quelque chose; nous étions ressorti du Jantar Mantar avec beaucoup de questions sans réponses. Evidemment, même ici il faut marchander. Heureusement, l'excuse "l'entrée est gratuite alors vous ne perdez rien en me donnant Rs. 100,00" ne marche pas, et je négocie une visite pour Rs. 50,00.

Bon, c'était de l'arnaque, et j'aurai du m'y attendre. Certes, on a fait le tour des bâtiments et le bonhomme savait plus ou moins de quoi il parlait, mais si j'arrivai à comprendre plus d'un mot sur deux de ce qu'il disait, c'était déjà une prouesse. Étrange, alors qu'il m'a abordé et m'a demandé des sous dans un anglais impeccable... Finalement, j'en apprendrai plus de ma visite en solo.

Revenons à nos moutons. Le Jantar Mantar est un observatoire astronomique datant du début du 18e siècle et construit par l'empereur Jai Singh II, dont le bâtiment le plus notable est celui-ci dessous:

Bâtiment célèbre du Jantar Mantar.

...car on peut également le voir sur les vieilles pièces de Rs. 2,00:


Une "vieille" pièce de Rs. 2,00.

De nombreux autres bâtiments viennent compléter celui-ci, je vous fais don du cours d'astronomie, car ils se révèlent être assez complexes. Entre ceux qui permettent de déterminer l'heure (tout simplement) et ceux qui permettent de déterminer la longitude et la latitude d'un objet céleste, en passant par la mesure de l'inclinaison, la distance et le diamètre du soleil, il y a de quoi avoir le cerveau en compote... surtout par une chaleur de 46°C!

Bref, voici les photos, avec un petit descriptif quand je me souviens de quoi il s'agit ;)

Ambiance générale.

Horloge sans pile ;)

Mesure des coordonnées d'un objet céleste, heure, ...


Hooo les belles marches!


Vue depuis le haut d'un des demi-arcs.

Sur l'un des murs du demi-arc depuis lequel j'ai pris cette photo (et dont on voit un bout ci-dessous), il y a une ouverture. Elle laisse passer une partie des rayons du soleil et permettent de calculer l'inclinaison, la distance au zénith et le diamètre du soleil. Le système fonctionne exactement comme un sextant. Vous ne saviez pas qu'un sextant servait à ça? Haha! Moi non plus.


Attention à la descente...


Mesure de l'angle horizontal et vertical de corps célestes comme la lune ou le soleil.


L'esprit un peu plus clair mais toujours rempli de questions sur le fonctionnement exact de ces étranges bâtiments, je me dirige vers la sortie et prend la route du temple d'Hanuman.

Le temple d'Hanuman

Après une courte pause dans un ATM pour récupérer des sous, je continue ma promenade vers Connaught Circus (une des routes qui fait le tour de Connaught Place) et tombe sur... un McDonald's drôlement situé.

Qui aurait penser trouver un McDonald's ici?

Derrière moi se tient Connaught Place, ou plus exactement Connaught Circus, la fameuse route qui fait le tour de ladite place.

Connaught Circus.

Je poursuis mon chemin vers l'ouest (voir la carte du début du billet), toujours en direction du temple. Non loin de ma destination, je tombe nez à nez avec un marché plus ou moins officiel. On y vend des chaussures, des images, ... N'ayant aucune idée des prix, je n'y jette qu'un coup d'oeil distrait. J'aurai le temps d'y revenir avec quelqu'un qui s'y connait.

C'est alors que je remarque sur ma droite quelque chose que je n'avais jamais vu de toute ma vie: un coiffeur de rue. Un jeune homme est en train de se faire faire une coupe par un coiffeur qui a amené tout son attirail sur place. Il a même la bouteille d'eau, très organisé!

Un coiffeur de rue.

Ne voulant pas les faire passer pour des animaux d'exposition, je prends discrètement mon cliché et repart vers le temple d'Hanuman. Je finis par trouver une bâtisse rouge et or, qui ressemble à ce que je cherche. Mais... il n'y a pas de marches. Or, dans mon guide, c'est marqué noir sur blanc que la visite du temple commence par la montée d'une volée de marches. N'étant probablement pas ce que je cherche, je prends tout de même une photo.

Un temple... ou une bâtisse... ou... ? Je ne saurai pas vous dire.

Ha! Le voilà enfin! Il n'était pas loin pourtant. Et histoire de bien marquer le coup, un gros panneau bien visible annonce l'entrée.

Le temple d'Hanuman...

...c'est là on vous a dit!

Je ne prendrai pas l'intérieur en photo, ayant trop de respect pour la religion hindoue pour faire mon touriste au milieu des croyants. Ce temple, dédié au dieu-singe Hanuman, est particulièrement apprécié des Delhiites qui y rentrent avec une offrande d'oeillets ou de riz soufflé et la dépose devant leur dieu d'élection.

J'en ressors marqué par la ferveur des indiens, et heureux d'avoir visité un lieu que je n'aurai probablement eu jamais l'idée d'aller voir. Je ressors mes tongues de mon sac, et m'aventure vers le Gurudwara Bangla Sahib.

Le temple de Lakshmi Narayan


Non je ne me suis pas trompé de titre, c'est juste qu'il y a eu un changement au programme. Alors que je marche tranquillement le long de la route, un autorickshaw s'arrête à ma hauteur et me demande où je vais. Je lui explique, et il me propose de m'y emmener gratuitement. Ça flaire l'arnaque, mais au pire je sais où je suis et je m'interdis dors et déjà de débourser la moindre roupie pour le transport.

Nous partons au rythme du moteur pétaradant, et le chauffeur me conseille plutôt d'aller voir le temple de Lakshmi Narayan dans un premier temps. Il me prévient qu'il m'accompagnera au temple sikh (le Gurudwara Bangla Sahib) après ma visite. Allez zoup, c'est parti.

Étrangement, nous y arrivons sans anicroche, sans arnaque. Il me propose de revenir dans 15 minutes. C'est qu'il a du business le monsieur. Je lui dis 20 et, après avoir fait une photo de la façade côté rue, entre dans l'enceinte.

Le temple de Lakshmi Narayan côté rue.

Alors que je m'attendais à visiter un intérieur, je suis surpris de voir un énorme jardin à l'arrière du temple. Un espace qui m'a fait penser à moitié à un zoo, à moitié à un jardin arrangé, et à moitié à un temple en ruine. Impression bizarre mais fortement dépaysante. Il fait bon de s'y promener, mais gare aux dalles de marbres lorsqu'il s'agit d'enlever ses tongues pour aller voir la statue d'un dieu! J'ai failli y laisser mes deux plantes de pied. J'aurai pourtant du me douter que le tapis servait à quelque chose...

L'arrière, côté jardin.

Édifié par la richissime famille Birla (c'est d'ailleurs pourquoi on le nomme aussi Birla Mandir), ce temple est entièrement fait en marbre blanc. Il a notamment été inauguré par le mahatma Gandhi à condition que même les "intouchables" (la plus basse caste indienne) puissent y rentrer. Il existe néanmoins un panneau à l'entrée: "Interdit pour toute personne souffrant de maladie infectieuse". Autrement dit: les lépreux.

Le reste de la visite se passe au calme, et plutôt que de faire un long discours, je vous propose de vous y plonger visuellement.

Un bassin d'eau juste derrière le temple.


Une grotte dans laquelle une grille protège une salle d'offrandes aux dieux.

Vue sur le bâtiment principal depuis le fond du jardin.

Un zigoto en train de se prendre en photo.

Une autre salle d'offrandes que j'ai pu visiter. Elle était remplie de guirlandes, ce qui était du plus bel effet!

Alors que je me dirige vers la sortie de l'enceinte, un peu en retard par rapport au planning donné à l'autorickshaw, je rencontre une groupe de jeunes indiens qui m'interpellent en me demandant d'où je viens. S'ensuit une discussion sympathique sur le sujet de mon séjour en Inde, rien de bien exceptionnel - vous comprendrez que leur jeune âge ne leur permet pas de voir la richesse d'un tel voyage :P - mais qui me donne une idée de ce que les étudiants Delhiites peuvent penser en voyant un étranger.
Par contre, j'ai oublié de prendre une photo...

A droite peu avant la sortie, une allée bordée de deux imposants éléphants. Faux, je vous rassure...

Une allée éléphantesque (mouah!).

Je retourne dans l'agitation de la rue et essaye de retrouver mon autorickshaw en espérant que je ne l'ai pas trop fait attendre...

Le Gurudwara Bangla Sahib

Bien sûr qu'il est là. Comment ai-je pu en douter? C'est sur le chemin du temple sikh que je finis par comprendre son stratagème: il me propose d'aller voir un magasin, me prévient qu'il ne faudra rien y acheter, mais que lui y trouve son intérêt. Comprenez qu'il touche une commission au passage de (seulement!) Rs. 20,00. Vu le trajet fait, je trouve que c'est bien payé. Allez, je suis bon joueur, j'accepte de passer pour le touriste de base une dizaine de minutes.

Nous rentrons dans le magasin et je fais mine d'être intéressé par les saris. Le pire, c'est que je le suis, mais que je ne veux surtout pas en acheter un maintenant, n'ayant aucune idée des prix pratiqués et de la manière de différencier les qualités. Je regarde donc ce qu'ils ont, intéressé sans être émerveillé, et surtout étonné des prix annoncés: Rs. 2,000 pour un sari mal imprimé avec une encre qui bave et même pas en soie, je trouve ça un peu cher.

Avant de repartir (l'entrevue aura duré 10 minutes), je récupère leur carte. Qui sait, je suis peut-être quand même tombé sur un bon.

En reprenant l'autorickshaw, ne voilà-t-il pas qu'il me propose d'aller voir un autre magasin. J'aurai du m'y attendre bien sûr. Trouvant que Rs. 20,00 c'était quand même un peu sous-payé pour le service (d'autant plus que le chauffeur parle un anglais tout à fait acceptable), j'accepte. Mais c'est la dernière fois!

Il a bien essayé de m'emmener à un troisième magasin, mais cette fois-ci j'ai refusé fermement et croisé les doigts pour qu'il ne me jette pas avant d'être arrivé à destination.

Le temple sikh.

Le plus grand temple sikh de Delhi avait le pompon en restauration. Tant pis pour les photos. Avant d'arriver aux marches, on trouve de nombreuses étales où les vendeurs proposent des turbans, des sabres et des bracelets en métal - les attributs traditionnels des sikh.

Mais qui sont les sikh? Le sikhisme est en fait une religion, qui oblige notamment la tenue d'une certaine rigueur de vie: ne pas boire d'alcool, ne pas consommer de drogues, ne pas éprouver de jalousie pour la femme d'un autre, etc. Les contraintes imposées aux croyants sont telles que les membres de la religion sont pour la plupart considérés comme sages et occupent d'ailleurs souvent (à ce qu'on m'a dit) des postes à responsabilité civile. Légende urbaine ou vérité vérifiée? Difficile à dire.

Alors que je m'apprête à laver mes pieds dans le bassin d'eau en bas des marches, un homme me prévient qu'il est impossible d'entrer sans se couvrir la tête. Je le suis jusqu'à l'office de tourisme, ma casquette pourtant bien plantée sur la tête.

A l'intérieur, un groupe de touristes s'apprête à visiter les lieux. Je crains le piège à touriste: m'obliger à me couvrir la tête avec leur matériel afin de payer une visite au guide. Je demande, un peu énervé, au seul sikh de la pièce, s'il est normal de m'obliger à porter ça alors que j'ai vu des indiens entrer avec une casquette. Il me certifie que c'est impossible, j'essaye en vain de lui dire que je l'ai vu de mes propres yeux, et j'enfile le "turban" sur la tête à contrecoeur, tout en laissant mes tongues dans l'office. C'est lorsqu'il m'indique que je peux enfin me rendre au temple que je me rends compte de mon erreur: aucun piège à touriste ici, j'étais juste tombé sur un groupe de voyageurs par pure coïncidence.

Et en plus, ça me donne un certain style...

Un zouave croyant avoir l'air cool avec une serviette sur la tête.

Une fois les pieds lavés et les marches montées, on se retrouve au milieu des fidèles, assis par terre sous d'étonnants "parasols" qui s'envolent au gré du vent et frémissent sous les chants transmis par de grosses baffles installées un peu partout.


Il est possible de se rendre à l'intérieur du bâtiment (les photos sont interdites) où s'exécutent musicalement des sikh grâce à leur instrument respectif. C'est d'ailleurs ces chants qui sont retransmis à l'extérieur. Une ambiance très familière s'installe alors que l'on tourne autour du livre sacré des sikh: le Granth Sahib. C'est celle des films qui parlent de l'orient, celle de l'Inde avec ses hymnes psalmodiés à la gloire de Dieu.

Une autre vue du temple.

En sortant du temple, les Indiens font leurs ablutions dans un bassin à côté, qui, parait-il, guérit du choléra et de la petite vérole. J'avoue que je n'ai pas osé ne serait-ce qu'y tremper les pieds. Mais les Indiens n'hésitaient pas! Ici aussi, le sol était brûlant. Heureusement, il était possible de s'abriter sous les galeries qui couraient tout autour du bassin.

Le bassin où il est possible de faire ses ablutions.

Retour en métro

Visites terminées avec succès! Je décide de reprendre l'autorickshaw mais aucun ne souhaite faire le voyage jusqu'à Noida. L'un d'eux me conseille d'aller prendre le métro, idée que je finis par accepter: ce sera l'occasion de tester l'engin!

A l'intérieur, il faut d'abord attendre pour passer une porte de sécurité digne d'un aéroport: fouille au corps, passage des sacs dans une machine à rayons X. Hé bien dîtes donc, on ne rigole pas avec la sécurité! Une fois passé le point de contrôle, on se confronte à une foule immense qui attend aux caisses... Je n'obtiendrai mon ticket qu'après 20 à 30 minutes, notamment parce que la machine du comptoir où j'attendais est soudainement tombée en panne. Il a fallu donc que je change de file.

Les files d'attente pour obtenir son ticket de métro.

Le plan du métro Delhiite.

Fort heureusement, mon trajet était simple puisqu'il me suffisait de prendre la Blue Line jusqu'à Noida. Moins simple: il y a trois stations différentes qui permettent de s'y rendre. J'ai finalement choisi une station, qui était en fait la pire de celle que je pouvais prendre, ce qui m'a coûté Rs. 30,00 à Rs. 40,00 d'autorickshaw supplémentaires pour finalement rejoindre mon appartement.

Journée bien remplie, et je n'ai pas fait la moitié de ce qu'il y a à voir à Delhi! J'ai hâte de voir ce que je pourrai bien découvrir par la suite...

3 commentaires:

  1. Très sympa tout ça ! C'est toujours ce que j'ai rêvé de faire à Delhi sans avoir jamais le temps de le faire...

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  2. Youhou ! Coool ! J'y vais lundi ! Merci !! (Bien arrivé ?)

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  3. Ouaip, bien arrivé, un peu fatigué mais bon on va gérer... ;)

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