jeudi 2 septembre 2010

"Jai Mata Di": Vaishno Devi - Partie 2

Attention les yeux, ce billet contient énormément de photos!

Note: Avant de lire ce billet, vous souhaiterez peut-être lire sa première partie.

Montée au Vaishno Devi Bhavan (suite)

Nous arrivons donc à cette mini ville, qui fourmille d'une grande activité: les visiteurs se reposent ou se restaurent, peuvent visiter une grotte non loin, prient, ... Il y a de quoi voir.

Les pèlerins prennent repos à l'ombre.
Notre déjeuner, qui s'est avéré excellent.
Petite vue de ce qui nous attend...
La dernière vue d'ensemble de Katra que j'ai prise.
Celle-là, elle ne compte pas :p
Dinesh, Raj et Raghav, prêts à repartir.


Quelques singes viennent nous rendre visite.


Et puis nous reprenons le chemin, une énième fois... Maintenant, nous n'avons plus de doutes sur la distance parcourue depuis Katra.

Un des superbes versants de la montagne.
Ce Dinesh, décidément... ;)
Même Raghav s'y met!
Encore au moins ça à monter... (en vérité, beaucoup plus).
La végétation environnante pose les bases d'un décor hors du commun.
Regarder vers le sommet n'encourage en rien...
Bientôt, une des bornes kilométriques qui bordent le chemin nous avertit que l'on a parcouru les 3/4 de la route.

Nous avions déjà marché sur 9 kilomètres avant d'atteindre cette borne.
Ces espaces couverts sont bienvenus lorsque le soleil pointe le bout de son nez. Ils servent aussi de support pour les lumières éclairant le chemin, la nuit. Désolé pour la qualité passable!
Nous nous offrons une petite pause boisson à très peu de kilomètres de l'arrivée: autant ne pas s'épuiser complètement, même si nous le sommes déjà plus ou moins, car quatorze autres kilomètres nous attendent pour le chemin du retour, même si c'est en descente.

Raj concentré à récupérer les gobelets.
Un repos bien mérité pour mes trois compagnons ;)
Quelques singes, mais différents ceux-là, se promènent à proximité.

Quand ils trouvent des objets bizarres, ils n'hésitent pas à les triturer.
On peut se demander lequel est le moins gêné dans l'affaire.
Dure, la vie de singe...
Regard vers l'horizon...
C'est beau, mais encore tant de chemin!
Certains passages couverts sont particulièrement bien décorés.
...d'autres moins.
Les passages suivants se passent de commentaires, je pense, jusqu'à l'arrivée au Vaishno Devi Bhavan.


On excusera le doigt...





La sécurité à l'indienne...


Le Vaishno Devi Bhavan

Raghav fête son arrivée... en prenant une petite pause! :)
La majestuosité du lieu impose le respect. Le temple, perdu dans les montagnes, est à la fois imposant dans sa splendeur, riche dans son dédale de petits chemins, et dur à apprivoiser à cause des nombreuses montées et descentes forcées par ces derniers.

Avant d'atteindre la bâtisse en elle-même, je profite de notre éloignement relatif pour prendre quelques vues.

"Le dormeur"
Un mur candidat pour un film de science fiction.
"Jai Mata Di" affiche la banderole en hindi. On peut également voir, au fond à droite, l'entrée du couloir menant au temple.
Et puis, le temple en lui-même. Tout de blanc vêtu, il impressionne. La partie réservée aux fidèles est néanmoins cachée sur cette photo, puisqu'elle se situe derrière le pan de montagne que l'on voit. Evidemment, c'est un endroit où on ne peut apporter d'appareil photo, je ne vous proposerai donc pas de cliché. A vous de vous y rendre pour découvrir... ;)

Le Vaishno Devi Bhavan.
Mais avant que je ne vous raconte comment mon "baptême" hindou s'est déroulé, un petit tour au bain... qui se présente plutôt sous la forme de douches, distribuant une eau littéralement glaciale. Raj et moi n'y avons passé que quelques secondes, afin de ne pas regretter de n'y avoir reçu le lavage spirituel.

Il faut néanmoins noter qu'à côté de l'endroit où nous nous sommes posés pour changer de vêtements, un poteau électrique était prêt à nous délivrer une belle décharge si nous ne nous méfions pas.

Hum... il manque quelques attaches...
Oui, enfin bon, là...
La vue ne s'en retrouve néanmoins pas affectée.


Après avoir déposé nos affaires dans une cloak room (salle de dépôt), nous nous dirigeons vers l'entrée du long couloir menant au temple. Alors que l'accès est normalement possible 24h/24 7j/7 (sans plaisanter), nous nous confrontons à des portes fermées et un début de file d'attente. Nous prenons place au bout.

Chaque jour, une célébration est faite, et afin d'éviter la surpopulation, le temple est fermé au public et seuls les "prêtres" peuvent y accéder. Commence alors une longue attente... de deux heures... assis au milieu du chemin en file indienne. Raj et moi profitons d'un moment pour aller acheter deux chai et une glace. C'est à ce moment là que je remarque la longueur de la file d'attente, qui a au moins multiplié par 5. Raj me dit qu'elle peut être encore bien plus longue. Je le crois sur parole.

Après avoir farouchement défendu nos places face à de nombreux resquilleurs qui se verront, farouchement aussi, repousser par les gardes, les portes s'ouvrent enfin. Nous nous précipitons, sous des acclamations de "Jai Mata Di", dans le couloir délimité d'un côté par le flanc de la montagne, et de l'autre par une grille donnant sur le chemin courant le long du temple.

Baptême

Et de nouveau... une attente, car la cérémonie n'était pas encore terminée. Dinesh, Raghav et Raj entonnent les chants religieux énoncés par les célébrants, sous mon regard curieux. Ils ont avec eux un présent qu'ils donneront au temple, et qu'ils récupéreront à leur sortie une fois qu'ils auront été bénis.

Les mains vides, je demande quand même quelques informations sur le déroulement des évènements. Ils m'expliquent que je me retrouverai face à un lieu saint où sont exposés trois offrandes devant lesquelles il faut s'incliner et prier. Celles-ci se révéleront beaucoup plus petites que je ne l'imaginais.


Les dernières portes s'ouvrent enfin. Sur le chemin qui mène au lieu saint, les fidèles touchent les objets et les murs qui ont été bénis par la divinité, chaque geste étant suivi d'une pression sur le front, la bouche et le coeur. Ils font également résonner de nombreuses clochettes disposées un peu partout; chacune d'entre elles à appartenu à un croyant qui l'a offert au temple. L'effet est marquant: on traverse le bâtiment au son de  tintements variés, avant d'atteindre la grotte dans laquelle les trois offrandes sont exposées.

Le passage est rapide: un homme à l'entrée vous applique une marque rouge sur le front (le fameux tilak), puis il est possible de s'incliner à peine deux fois avant de devoir se diriger vers la sortie. De nouveau à l'extérieur, nous prenons la direction inverse afin de récupérer les offrandes de mes trois compagnons ainsi qu'un petit paquet chacun contenant une pièce, preuve de notre visite, et une autre offrande comestible qui ne doit être montrée à personne d'autre, perdue dans du gros sucre. Un bandeau est également donné, à se mettre autour de la tête, où la fameuse expression "Jai Mata Di" est inscrite.

Nous allons chercher nos affaires à la cloak room puis nous reprenons notre marche vers... le dîner, en profitant de l'occasion pour prendre quelques photos de nuit ainsi que de nos nouvelles têtes. J'en profite pour prendre une vidéo de la loooooongue queue qui s'est formée depuis notre passage au temple.

Vue du temple, de nuit.
Promis, je n'avais pas fait de blague, ce n'est pas ma faut si Dinesh fait cette tête ^^
On commence néanmoins à sentir la fatigue...

Sur le point de repartir du restaurant.
Temple: le retour

Ha mais je ne vous avais pas dit qu'il y avait un autre temple à visiter, plus haut dans la montagne? Il n'y a "que" 2 kilomètres à faire pour l'atteindre, mais la pente est rude, plus encore que sur la route du Vaishno Devi Bhavan. Néanmoins requinqués, nous prenons notre courage à deux mains et poursuivons la route en direction du sommet.

Le temple, vu de nuit, depuis les hauteurs.
Une idée du chemin sur lequel nous étions, éclairé par des néons jaunâtres.
Alors évidemment ça ne s'est pas fait en 15 minutes, ni en 30, d'autant plus que nous avons pris de nombreuses haltes à cause de nos muscles fatigués notamment par les escaliers que nous avons choisi d'emprunter pour raccourcir la distance.

Finalement, après moult efforts, soupirs, arrêts, et un papillon de nuit qui ne voulait pas quitter mon étui d'appareil photo (il est resté dessus pendant au moins 10 minutes, alors même que je marchais!), l'arrivée est apparue devant nous tel un miracle.
La deuxième borne "0 km" du pèlerinage.

Ce temple est beaucoup plus petit que l'autre, et j'ai cette fois-ci fait l'effort de prendre une offrande, que j'ai toujours d'ailleurs.

Le deuxième temple, de nuit. Désolé pour l'aperçu un peu obscur.
Nous faisons une pause. Il est 23h50, et nous savons bien que 14 autres kilomètres nous attendent pour rejoindre Katra. Après une dégustation de chai et un bref somnolage sur des bancs à proximité, nous voilà repartis...

...encore une fois.


Lors de la descente, j'en profite pour prendre une photo d'un affichage qui nous a accompagné pendant toute la marche: la fameuse "24 HOURS HELP LINE", dont nous n'avons heureusement pas eu besoin, est là en cas de pépin.

La "24 HOURS HELP LINE".
Une belle association de couleurs sur une vue plongeante de Katra.
Une idée du chemin de descente :)
A un moment, nous nous sommes arrêtés, épuisés à un point où nous nous demandions si nous n'allions pas rester sur place pour dormir un peu (il était possible de trouver des couvertures à cet endroit), ou essayer de faire l'effort de rejoindre la ville en contrebas. La décision de continuer a été la plus forte, sous le conseil avisé de Raj: le lendemain, nos muscles seraient tellement épuisés que nous ne serions plus aptes à terminer la ballade et rentrer sereinement sur Jammu.

Nous avons donc continué à descendre, et finalement atteint, après un temps interminable, le mini village que nous avions traversé dans l'autre sens.

Non, il ne fait pas jour. Vous pensez que ces gens dormiraient là en pleine journée?!
Eternelle Katra...

Alors que nous approchions de notre but ultime, passer à côté des magasins toujours ouverts et des chèvres en pleine sieste semblait parfaitement déplacé...

Les magasins bordant le bas du chemin, de nuit.
Trop fatiguées pour bêêêêler à cette heure là.
Contrairement à ce qu'il est dit dans la première vidéo nocture ci-dessus, nous avons atteint Katra à 3h30 environ, après avoir parcouru la fin d'une route qui nous a paru trois fois plus longue que dans l'autre sens, et nous y avons passé la nuit.

La négociation de la chambre a été pour moi du jamais vu: des "vendeurs", non loin de la place principale de Katra que nous avons rejointe en autorickshaw, proposait des chambres pour des prix défiant toute concurrence. Le principe: négocier le prix, puis aller voir la chambre, et ensuite donner son accord -ou son désaccord. Après une tentative infructueuse, nous avons finalement trouvé une chambre propre dans un hôtel modeste.

Retour sur Jammu

Le lendemain matin, nos muscles douloureux, mais heureux de notre accomplissement, nous avons pu quitter la chambre pour passer par le marché puis prendre un autre taxi vers Jammu.

Dans la chambre d'hôtel, Raj prend un souvenir inoubliable.
Inoubliable, je vous avais dit.
Au marché, à acheter des fruits secs, la ressource la plus économique à Jammu; donc impossible de passer outre.

Arrivé à Jammu sous une pluie diluvienne (des torrents d'eau coulaient dans les rues!), nous avons pris un bus pour rejoindre la gare; le taxi n'avait en effet pas le droit d'aller plus loin. Puis, du train dans lequel nous avons pu dormir longuement, j'ai volé une photo d'un compagnon qui se trouvait là par hasard.

Dans le bus, au couvert de la pluie... fort heureusement.
Un chien regardant passer le train d'un air morne.
Fin du voyage.

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