lundi 20 septembre 2010

Vârânasî

Attention les yeux, ce billet contient énormément de photos!

Non, non, je ne me suis pas trompé dans les accents comme le prouve la page correspondante sur Wikipédia, bien qu'il soit difficile de savoir comment ses auteurs ont su qu'il y avait tant de différences entre la version en hindi et la version française...

Raj, grand organisateur d'évènements à ses heures, avait pris trois billets pour se rendre sur place il y a deux semaines (le week-end du 4-5 septembre), car une nouvelle connaissance que j'avais faite sur Expat blog (encore!), dénommée Marie-Lisa devait nous accompagner aussi. Las, elle fut prise d'un torticolis version "bombe atomique", du genre à devoir rester pendant deux jours allongée sans bouger, même pour aller se brosser les dents. Tant pis, notre -deuxième- rencontre sera reportée à Rishikesh, deux semaines plus tard. Mais ça, c'est une autre histoire...

Vârânasî, c'est une ville très connue car c'est là où les Indiens brûlent leurs morts. Et bien que le lieu ait une atmosphère particulière, ce n'est pas ça que j'ai retenu en premier. Explications...

Des temples à foison

Que je vous prévienne de suite, des temples, vous allez en voir. Mais pas que ça, heureusement. Pourtant, on en a fait une pelletée, du genre six ou sept dans la journée, parcours sportif heureusement entrecoupé de pauses au bord du Gange, au restaurant ou au musée.

La gare de Vârânasî.
Seul problème: aucun de nous deux ne connaissions bien la ville, alors le beau-frère de Raj a gentillement proposé de nous accompagner en réservant un autorickshaw au passage pour la journée. Hop, nous voilà partis pour un premier temple dans l'engin motorisé qui est presque identique à ceux de New Delhi.

Une autre vue de la gare.
Les autorickshaw de Vârânasî.
Le premier temple avait la particularité d'héberger une carte sculptée, et immense, de l'Inde à même le sol. Une impressionnante vue du sous-continent, mise en valeur grâce à une réalisation impeccable.

Le temple vu de l'extérieur.
La fameuse carte sculptée, impressionnante, de l'Inde.
Un zoom sur un point pris au hasard.
Le détail des montagnes est impressionnant!
Il est possible de descendre au sous-sol pour admirer la carte à un niveau différent. Intéressant, mais l'ouverture n'était malheureusement pas assez large pour profiter parfaitement du spectacle.
Mon copain me suit décidément partout.
Nous reprenons la route pour rejoindre un autre temple où je participerai au rituel -pas encore classique, mais je deviens habitué- de l'offrande que l'on achète avant de se rendre au centre du lieu de culte pour les faire bénir. Elle consistera cette fois-ci en un assemblage de fleurs.

Mais avant de l'attendre, nous entrons dans le complexe absolument G-I-G-A-N-T-E-S-Q-U-E d'une université. Pour vous dire, on s'y déplace à vélo, voire même en autoricksahw comme nous l'avons fait, devant les distances parfaitement impraticables à pieds qui séparent les bâtiments.


Chose amusante: deux étudiants se sont fait "surprendre" en train de s'embrasser dans le temple alors que nous le visitions. Un garde était en train de les sermonner alors que nous finissions notre tour. Hé oui, l'Inde n'est pas un pays aussi permissif sur le sujet que le nôtre ;)

L'entrée du temple.
L'achat des offrandes (mais on ne paye qu'en sortant!).
Un meilleur aperçu des assemblages de fleurs.
Petite pause avant d'entrer dans l'enceinte ;)
Evidemment je ne pouvais pas y couper!
La photo la plus proche que j'ai pu prendre, après, c'était interdit.
Le fondateur du campus universitaire.
Nous quittons le campus pour rejoindre un troisième temple où, là, il sera totalement interdit de prendre des clichés. Vous vous contenterez donc des explications ;)

Une des portes de la ville que nous avons croisé sur le chemin.
D'anciens bâtiments qui méritaient le coup d'oeil.
L'entrée du troisième temple.
A l'intérieur, nous avons acheté des gâteaux sur le principe du "j'achète, je le fais bénir, je l'offre à quelqu'un de proche". Dans les détails, alors que l'achat s'est fait rapidement, nous avons du attendre la mise à disponibilité de la partie du temple où les bénédictions étaient effectuées. Au moment de l'ouverture, la foule s'est soudainement transformée en un tas de traders qui semblaient tous vouloir acheter (ou vendre). Atteindre l'ultime barrière menant au saint célébrant a été une épreuve digne du parcours du combattant. Mais nous y sommes arrivés, et j'ai pu retrouver l'air frais après quelques coups de coude, de doigts dans le nez et de pousses bien senties.

Avant de repartir, je sens quelqu'un qui me tire le pantalon aux deux jambes. Surpris, je baisse les yeux et tombe devant un singe à l'air pressé, du genre "tu me files un gâteau j'ai pas que ça à faire". "Oui", répondis-je d'un regard fixe, "mais ces gâteaux sont bénis maintenant alors je ref..." Le beau-frère de Raj est venu à la rescousse et m'a fait comprendre qu'il fallait absolument se séparer d'un gâteau. On ne se débarasse pas si facilement du héros Hanuman ;)

Allez hop, encore un p'tit temple pour la route, où j'ai fait une gaffe.

Le temple où j'ai appris qu'il faut prendre les offrandes données par les célébrant avec la main droite, obligatoirement.
Dernier temple annoncé avant de rejoindre un des lieux funérailles. Celui-ci, où il ne sera pas non plus possible de prendre de photos, possédera la particularité d'abriter une galerie de marionnettes animées qu'il est possible de visiter pour un prix modique (Rs. 2,50 soit Rs. 10 pour quatre entrées, on en donnera une à un heureux visiteur vu que la demie roupie ça n'existe pas/plus). Très divertissant, la galerie, quoi que courte, avait encore plus de succès auprès des autochtaunes.

A gauche...
...au centre...
...et à droite.
On ne dirait pas, mais le sol était absolument BRÛLANT...
...c'est pourquoi j'ai le pied levé sur la photo: j'alternais de l'un à l'autre pour ne pas qu'ils fondent ;)
Sur le chemin des funérailles

Nous allons enfin voir la particularité qui fait venir de nombreux touristes à Vârânassî: là où les Indiens décédés se voient déposés sur un bûcher, et retournent à la poussière. Un moment émouvant et marquant, mais étrangement "pas plus que ça". Est-ce dû au fait que nous voyions trop de massacres à la télévision? Où est-ce que mon habituation à l'Inde a biaisé ma perception de la mort?

Quoi qu'il en soit, nous avons d'abord croisé un charmant... charmeur sur la route.


Puis nous arrivons à l'endroit où ils stockent le bois.

Le chemin qui mène au Gange.
Sur le côté, une pile de rondins qui servent à faire les bûchers.
Au bout de la route, un crématorium permet d'accompagner le défunt vers l'au-delà par un moyen plus "technologique". Le prix d'une telle opération, m'a appris Raj, est dérisoire. Si ma mémoire est bonne, il faut dépenser Rs. 250,00 (soit envirion 4,20€).

Un des (ou le seul?) crématoriums de Vârânasî.
Je vous laisse ensuite le choix d'afficher les deux photos suivantes ou non, car cela pourrait choquer les plus sensibles d'entre-vous. On n'y voit pas grand-chose, mais l'idée d'un corps en train de brûler pourrait vous être insupportable.

Sur la première photo, on peut voir un bûcher déjà allumé, et un autre prêt à l'être. Nous les retrouverons sur la deuxième photo, associée à "l'atmosphère" autour: les Indiens discutent plus ou moins tranquillement, alors que le Gange continue de couler non loin.

En face, un bûcher vide attend d'être utilisé.
C'est sans grande émotion que je quitterai l'endroit, bien qu'un peu déstabilisé par cette coutume qui peut paraître étonnante; nous avons tout de même nos crématoriums, bien que l'on ne puisse pas voir le corps directement.

Un voyage dans notre autorickshaw préféré et une distance moyenne à parcourir à pieds, et nous voilà de nouveau au bord du Gange, mais cette fois-ci pour une toute autre activité: la baignade. Cette fois-ci, je ne serai pas de la partie, peu motivé par cette eau boueuse bien que connaissant sa puissance spirituelle phénoménale. Je me mouille les cheveux néanmoins, à la façon indienne. Je n'allais pas repartir sans quelque chose, quand même.

Une vue générale du lieu de baignade.
Des barques flottent sur le Gange, prêtes à partir.
Une vue d'un pont, au loin.
Raj, qui n'a évidemment pas perdu cette occasion pour se purifier par l'eau du Gange :)
Une autre vue des barques.
Une chèvre qui semble trop innocente pour ne pas cacher quelque chose...
Lui, par contre, on n'a plus aucun doute (notez le tilak encore visible).
Le temple de l'ennui l'oubli

Non pas que le temple que nous avons visité ensuite étant ennuyant. Au contraire, c'est le meilleur souvenir que j'aurai de notre voyage à Vârânasî. Néanmoins, deux choses ont été particulièrement frustrantes lors de cette visite:
  • Les gardes, tous plus bêtes les uns que les autres, nous ont fait marcher tout autour de l'enceinte pendant 15 minutes (elle est sacrément grande!) pour atteindre la fameuse "gate number two please" réservée aux étrangers. Une fois dedans, rebelotte, il fallait prouver que l'on était pratiquant de la religion hindoue. Même si je n'ai participé à aucun "baptême", je pense m'y être assez intéressé pour mériter ma place dans le temple. Après avoir noté mon numéro de passeport, mon adresse et mon numéro de téléphone dans un livret qui ne sera certainement jamais lu (heureusement que je les connaissais par coeur), nous avons pu finalement entrer tous les trois.
  • Impossible de prendre son appareil photo. Je n'en aurai que les souvenirs gravés dans ma mémoire, que je vais essayer de vous retranscrire ici si j'y arrive.
Une fois entré, nous avons fait le tour des bâtiments, où j'ai successivement pu déposer une offrande constitué de lait versé dans un vase miniature, ainsi que de plantes assemblées. Nous avons prié devant plusieurs divinités puis rejoint une salle où j'ai reçu la bénédiction d'un homme qui déposait une marque blanche sur le front (vous la verrez plus bas sur les photos). Puis vint le tour d'une enceinte où nous avons été gratifiés d'un bracelet rouge et or au poignet droit. Notez que le tout se faisait sans chaussures.

J'en garderai un souvenir impérissable grâce à la puissance spirituelle qui se dégageait du lieu. Bien que l'on ne soit pas un vrai pratiquant de la religion hindoue, on se sent transporté par le flux d'énergies qui parcourt l'endroit, et presque "obligé" de participer aux prières. Bien que je ne sois pas pratiquant -chrétien de base, mais plutôt agnostique de philosophie- j'ai succombé aux charmes de la religion hindoue... que je tente de partager aux éventuels compagnons de route que je rencontre au gré de mes visites.

C'est ainsi que se termina la (re)découverte de cette religion, une nouvelle fois en compagnie de Raj.

Bénis, baignés, et surtout affamés, nous revenons à l'autorickshaw qui nous amène à un restaurant où on mangera de la nourriture absolument excellente. Je dois avouer, je me suis totalement gavé tellement c'était bon.

Sur le chemin entre la baignade et l'autorickshaw.
Le chauffeur (à gauche), le beau-frère et Raj. Tous en train de déguster un excellent chai!
La façon indienne de se croiser au milieu de la route.
Au restaurant.
Toujours au restaurant.
Mon Dieu, que c'était bon... :P
Couplé avec ça, c'est le bonheur assuré!
Sarnath Archelogical Museum et fin du voyage

La journée commence à tirer sur sa fin, car nous avons mangé très tard. Nous décidons néanmoins de nous rendre au musée archéologique situé à quelques kilomètres de Vârânasî, où on ne pourra (encore) pas prendre de photos, mais comportant des ruines sympathiques et surtout nous donnant l'occasion, sur le chemin du retour, de nous arrêter non loin à un parc/temple/lieu de détente/zoo d'où je prendrai quelques clichés.

Un bâtiment à l'architecture très chrétienne... c'est en fait une école de Français!
Ganesh, que l'on n'a plus besoin de présenter.
Probablement l'ancien toit de l'école de Français.
Un temple, tout de bleu vêtu, à proximité.
L'entrée du musée archéologique.
Les ruines qui y sont exposées.
Une tour ayant son importance historique... mais je ne m'en souviens pas :(
Les mêmes ruines prises d'un angle différent.
La raison du parfait entretien des espaces verts du musée.
Raj et son beau-frère prennent la pause.
De belles ruines et un rayon de soleil... et un doigt.
Alors que nous quittons les ruines, nous nous rendons non loin à un dernier temple (de la journée!) qui se tient dans un parc où sont protégées certaines espèces d'animaux: crocodiles, lapins, daims, ... Ainsi qu'une grande roue qui ne ressemble pas vraiment, vous allez le voir, à celles que l'on trouve en Europe.

Le dernier temple (!) de la journée.
Une représentation de Bouddha.
Un contraste choquant entre la beauté du lieu et la pauvreté d'une mendiante.
Un peu plus loin sur la gauche, nous attendait une grande roue... indienne.


Puis c'était au tour des animaux.

Un crocodile prenant un bon bol d'air.
Faut pas le déranger celui-là: il protège ses femelles, ça se voit.


Au revoir Vârânassî..
Le voyage s'est ainsi terminé, sur ces belles couleurs. Deux semaines plus tard, nous allions à Rishikesh, Marie-Lisa et moi. Au programme: des paysages fantastiques, un Gange qui coule beaucoup plus vite que je ne l'aurai imaginé, des statues sur l'eau, des vaches, ...

1 commentaire:

  1. Excellent périple ! Tu as raison d'en profiter !

    J'avoue que la crémation des corps sur le Gange doit tout de même être assez particulière... Même si nous connaissons les crématoriums, la scène est assez cachée...

    Par contre, j'ai adoré ta visite du temple de l'oubli ! Je crois pouvoir imaginer ce que tu as pu ressentir lorsque tu parles de spiritualité... Passionnant...

    (PS : Je rattrape mon retard sur tes posts ! ;-) )

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