lundi 11 octobre 2010

Rishikesh

Attention les yeux, ce billet contient beaucoup de photos!

Le voilà enfin, ce satané message sur Rishikesh que j'ai promis de faire il y a déjà trop de temps maintenant! Première occasion de pouvoir enfin voyager avec Marie-Lisa qui avait, je vous le rappelle, raté notre superbe voyage à Vârânasî la semaine d'avant. Aujourd'hui, enfin non, le 17 septembre plus exactement, hop, nous voilà à nous retrouver à la gare de Nizamuddin, où les passagers n'hésitent pas à piquer un petit somme.

Les voyageurs en pleine sieste. La question est de savoir comment il se réveillent à l'heure.
A l'origine, Raj devait nous accompagner, mais il a dû annuler l'excursion parce qu'un des membres de sa famille venait sur Delhi ce week-end là. Tant pis. Heureusement, sachant que tous nos espoirs reposaient sur lui pour nous faire le tour de la ville, que Marie-Lisa a pu dégoter un guide sur place grâce à ses connaissances.

(Train.)

Rishikesh par rapport à New Delhi (environ 220km).

Promenade le long du Gange


L'arrivée sur Haridwar (ville depuis laquelle nous rejoindrons Rishikesh par la route) se fait au petit matin... mais vraiment tôt: 4h00. Le guide, présent devant la gare, nous salue grandement lorsque nous nous voyons, et je reste bouche bée de voir l'énergie qu'il peut avoir à une heure aussi matinale. Il est accompagné de sa fille, une jolie indienne tout aussi réveillée. Marie-Lisa s'inquiète du temps qu'ils ont dû attendre à cause du retard de notre train. "Pas de problème", répond le père, "nous n'attendons que depuis une heure!" Ha bon! Dans ce cas...

Une heure de route plus tard, nous voilà arrivés au domicile dudit guide, une maison en presque campagne composée de quelques pièces -- quatre ou cinq -- où nous nous installons le temps que le soleil se lève. Après un accueil chaleureux et un moment de discussions endormies (pour ma part), nous voilà partis pour une promenade sur le bord du Gange avec vue sur Rishikesh. Un moment féerique.

Mais avant, petit tour sur le toit pour prendre quelques clichés des alentours. Les nuages flottent sur les arbres, ce qui donne un paysage vraiment fantastique.

Un tapis de nuages recouvre la cime des arbres au loin.
Les montagnes apparaissent derrière, timidement.
Un dernier cliché avant de temporairement quitter les lieux.



Puis nous prenons la route et longeons une longue rue avant d'atteindre le fleuve.

Première vue sur le Gange avec, vers l'aval, un pont dont nous ne nous sommes pas approchés.
En direction de Rishikesh...



Le matin, de nombreuses personnes font la promenade.
Une multitude de troncs d'arbres, branches, ... descendent constamment dans l'eau du fleuve.
Un paysage qui pourrait faire penser au Canada s'il ne faisait pas si chaud!
Un des affluents du Gange.
On trouve des lieux de prière tout le long de la berge.
Avant de rejoindre de nouveau l'intérieur des terres, nous croisons un groupe se préparant à faire du kayak sur le fleuve. Motivés...

Hop! Une photo prise à la va-vite.
Les embarcations utilisées.
Il devient alors urgent, la pluie commençant à tomber, de revenir à l'appartement. Nous décidons de prendre l'autorickshaw. Sur le chemin arpentant entre les habitations, nous croisons un gros escargot, puis nous atteignons un magasin bien connu du guide d'où nous hélerons le véhicule.

Promenade entre les habitations.
Presque aussi gros que le poing!
Comme d'habitude la fameuse photo des autorikshaw de la région ;)
En attendant l'autorickshaw devant le magasin.


Petite pause à la maison, donc. Après un déjeuner parfaitement succulent composé de Roti et de lait fermenté (ça fait penser aux galettes bretonnes avec du lait ribot!), le guide nous montre des vidéos d'une célébration nommée Kumbhamela qui se tient tous les 12 ans dans la ville. Plus exactement, la célébration est exécutée dans Haridwar, mais les croyants l'étendent à d'autres villes aux alentours (notamment celles au bord du Gange). Et cette année, c'était fêté à Haridwar, justement...

Cette célébration, très importante pour les Indiens et pouvant faire transiter plus de 70 millions de personnes en trois semaines (!), dure environ un mois. Nous l'avons malheureusement ratée de peu, puisqu'en 2010 elle se déroulait sur le mois d'août. Tant pis, nous aurons "les restes", comme le montreront les photos de la fin de journée.

Si vous souhaitez avoir plus d'informations sur cette célébration, n'hésitez pas à consulter ce lien sur la Kumbhamela: http://fr.wikipedia.org/wiki/Kumbhamela

En train de regarder des vidéos de la Kumbhamela, dans le salon.
La ville de Rishikesh

Après une pause au calme, nous prenons la voiture en direction du centre ville. Petit détour par l'école de la fille du guide pour des raisons administratives, et nous nous arrêtons au bord du Gange après une vingtaine de minutes (peut-être plus) de route.

Arrêt devant l'école, ne manquez pas le signe de la victoire... ^^
L'école en question!
Moo (qui a dit que les commentaires devaient être intéressants?).


Voiture garée, à peine sortis, vue sur le Gange.
En direction de l'aval.
Un temple que nous ne visiterons pas, perché dans les montagnes.

J'y peux rien, on m'a volé mon appareil photo pour prendre ce cliché!
Et même le père s'y est mis ;)
Laissant la voiture sur un parking, nous nous dirigeons vers un lieu où l'on peut voir plusieurs bâtiments très typiques de Rishikesh: les Âshrams, ou maisons de retraite. Pour cela, nous devons traverser la rivière, chose qui ne semble pas simple au vu de la puissance du courant dans les environs.
Une scène en mosaïques trouvée sur le chemin.
Le fameux Lakshman Jhula, pont suspendu en fer.

Une vue d'un temple de la rive d'en face.
Vue du pont suspendu, impressionnant.
Commencée de la traversée du fleuve... et elle vaut le coup!
Vue vers l'amont, avec son plafond nuageux.
Petite pause photogénique :)

Vue depuis l'autre rive.
Nous descendons le Gange que nous venons de traverser afin de rejoindre plusieurs lieux saints, et notamment la très fameuse statue de Lord Shiva qui semble flotter sur l'eau.

Un temple qui doit régulièrement se retrouver "noyé".
Z'ont pas peur de laisser tout cet équipement ici... Notez qu'ils sont quand même surélevés!

Une magnifique porte sculptée donnant sur le fleuve.
Une sculpture représentant une scène divine.
La fameuse statue "flottante" représentant Lord Shiva.
Puis nous arrivons enfin à notre premier Âshram.

Les Âshrams

Ces habitations sont très anciennes: certaines datent de plus de 4000 ans avant J.C., bien que je ne sois pas sûr que Rishikesh en abrite ne serait-ce qu'une. Les Âshrams ont une signification très importante pour la religion hindoue, notamment depuis que Gandhi en utilisa un (celui de Sarbamati à Ahmedabad) pendant sa lutte pour l'indépendance.

Il faut également noter que les Beatles ont effectué une retraite ici à Rishikesh, dans l'Âshram de Maharishi Mahesh Yogi (qui est le nom d'une personne et non le nom de l'Âshram lui-même). Malheureusement, il est resté fermé et abandonné depuis sa mort.

Aujourd'hui, ces bâtiments sont utilisés en temps que maison de retraite pour les Indiens, notamment car ils sont situés non loin du fleuve sacré: cela leur permet de vivre une vie spirituelle à 100%.

L'entrée d'un des Âshrams que nous avons visités.
L'allée centrale, donnant droit sur les montagnes.
Sympa le cadre de vie, on a le droit de postuler même si on n'est pas nonagénaire? ^^
Si vous ne l'avez pas reconnu, c'est que vous n'avez rien suivi!
Vous avez soif?
Une représentation à échelle réduite du fameux pont de Lakshman Jhula.
Petit zoom...
La verdure abondante de la région...
...et sa version plus Blade Runner.
Après avoir quitté ce premier Âshram, nous atteignons l'entrée d'un autre, plus ouvert, et dont l'autre partie (ou était-ce un troisième Âshram?), en face, offrait de superbes vues sur un jardin intérieur.

De part et d'autre, les bâtiments où vivent les retraités.
Imaginez ça le matin depuis votre terrasse.
Un joli jardin décoré dans l'enceinte de cet Âshram.
Un bassin intérieur, alors que la pluie commençait à tomber.
Toujours pratique de pouvoir s'y déplacer en véhicule si nécessaire.
C'est dans cet Âshram que le guide et moi avons cherché des toilettes, d'abord sans succès, puis que nous avons découvertes cachées derrière l'un des bâtiments. Alors pourquoi, vous demandez-vous sûrement, dois-je aborder ce sujet sur ce blog? Simplement parce que je pense que je n'ai jamais marché sur une surface aussi glissante que le chemin qui menait au lieu de vidange: un vrai casse-gueule (excusez-moi), où j'ai failli laisser une hanche, deux bras et sûrement un pied.

Enfin rassurez-vous, finalement personne n'aura goûté à la saveur de la mousse qui recouvrait le sol, et nous sommes repartis de cet endroit non pas vite, mais avec soulagement. Direction: la "plage".

Une des sortie de l'Âshram donne directement sur le Gange...
...et sur une petite plage dont le sable assez sombre est formé par la rivière elle-même.
C'est l'occasion de prendre une photo de tout le monde sous la pluie.
Non loin, des singes se goinfrent de la nourriture mise à leur disposition à même le sol.
Alors que nous retournons vers la voiture, la pluie commence à tomber dru et nous nous réfugions chez un vendeur de bijoux en tout genres: colliers, bagues, pierres, etc. Bien sûr, il sera très difficile ici de vérifier l'authenticité des pierres, donc nous repartirons les mains vides. Mais la patience du vendeur nous permettra d'attendre la fin de la douche au chaud et au sec.

Malheureusement, à peine les pieds mis hors du magasin que la pluie s'abat à nouveau: nous referons une petite passe chez le marchand, avec néanmoins le même résultat: aucun achat. Nous ressortons une deuxième fois, cette fois-ci pour atteindre un vaste restaurant où nous nous réfugions de nouveau à cause de la pluie, et où le guide nous offre des friandises indiennes qui se révélerons succulentes. Un peu bourratives quand même, je dois avouer.

Après une vingtaine de minutes passées à attendre, nous retraversons le Gange et retrouvons la voiture, que le guide conduit hors du parking... sans payer, en prétextant faire partie de la presse grâce aux 5 lettres imprimées en haut à gauche de son pare-brise: "PRESS". Jugaad, quand tu nous tiens...

Kumbhamela

Nous rejoignons la maison du guide où nous dégustons un succulent repas: chapati, légumes, pommes de terre, riz, ... un régal. Et, alors que les filles bavardent, je m'affale dans un des canapés et m'endors comme une masse... tué par la dernière nuit d'à peine 4 heures.

(Zzzzzz...)

Au réveil, en fin d'après-midi, nous repartons pour Rishikesh où nous assistons au Kumbhamela local (voir plus haut), que nous voulions à l'origine voir à Haridwar. Mais le plus gros de l'évènement étant passé, les festivités auraient été identiques, alors autant les voir directement sur place.

Le paysage du matin, avec la lumière de l'après-midi. Magnifique.
Autre vue, plus vers la gauche.
Au moment de partir, la femme du guide vient à la voiture, un bébé "cro mignon" dans les bras.
Du coup, tout le monde vient lui dire bonjour!
Arrivé de nouveau à Rishikesh, on peut parfaitement voir les différences de niveau du Gange au fil de l'année.
Au bord de l'eau, les préparatifs sont déjà bien avancés.
Avant le réel début des évènements, qui ne se fait qu'à la tombée de la nuit, les croyants peuvent acheter des offrandes que l'on allume et dépose sur le Gange. Le fleuve sacré se charge alors de réaliser le voeu de la personne l'ayant déposé... ou pas, dépendant de la volonté des Dieux.

Un magnifique paysage accompagnait la scène, ce qui rendait l’atmosphère surréaliste.

Les Hindous prient, attendent le début de la cérémonie, ...
Un char sculpté qui doit vous rappeler celui vu dans le centre-ville de Rishikesh.
Le Gange, impressionnant dans sa largeur.

Le coucher de soleil offre des paysages incroyables.
Les filles visitent le Gange une première fois...
...avant d'allumer leurs offrandes achetées quelques minutes auparavant...
...et des les offrir au fleuve.

Puis la cérémonie commence. Les croyants font sonner des cloches pendant toute sa durée (et d'une façon tellement tonitruante que l'on finit presque par avoir mal à la tête), tandis que d'autres brandissent des objets enflammés vers le Gange. Derrière, la foule prie simultanément en attendant que la corde qui les empêche de s'approcher desdits objets ne soit enlevée. Lorsque cela arrive, elle s'approche des flammes, reposées sur de petites tables surélevées, et prie.

Peu après le début de la cérémonie.
Quelques minutes plus tard, après que d'autres groupes se soient joints à la célébration.

Seul souci: d'abord imperceptiblement, et ensuite beaucoup plus vite, le Gange commençait à monter. Nous avons fini par nous retrouver les pieds (et les baskets) dans l'eau, tant mieux pour la purification des chaussures et tant pis pour les chaussettes. Finalement, la célébration, qui venait tout juste de se terminer, tournera court: les différents objets utilisés devront être déplacés en précipitation pour éviter qu'ils ne soient submergés.

Les filles partent alors au marché, Marie-Lisa voulant absolument acheter quelque chose, ou au moins passer par les échoppes. Je reste avec le père pour marcher un peu puis aller chercher la voiture, qui manque de peu d'avoir les roues dans l'eau. En remontant vers la ville, nous croisons les filles et nous leur proposons de nous retrouver devant l'entrée d'un temple. Nous l'atteignons en quelques minutes à peine, sans trop nous presser, et s'ensuit... de longues minutes d'attente.

Par minutes, je voulais dire dizaines de minutes. En fait, 4 dizaines en tout. Le message de se retrouver devant un temple était effectivement passé, mais pas sur la localisation du temple en question: en effet, nous nous sommes rejoint beaucoup plus loin que prévu, d'où la différence de timing. Enfin, le principal était que nous nous redirigions une dernière fois vers la maison du guide tous ensemble.

Retour sur Delhi

C'est plus ou moins la dernière chose que nous avons fait sur place. Nous avons néanmoins de nouveau empiffré (pour ma part) un repas absolument magistral composé des mêmes ingrédients que le déjeuner à quelques exceptions près, pour enfin reprendre la route d'Haridwar et récupérer notre train de nuit.

Avant de partir, nous nous sommes salués longuement et chaleureusement, et nous avons aussi payé le guide pour ses services, quand bien même il ne nous a rien demandé: c'était la moindre des choses devant son hospitalité, sa générosité et sa gentillesse.

Une journée enrichissante donc, pluvieuse certes, mais qui m'a permis de découvrir d'une façon beaucoup plus directe la vie indienne au quotidien hors de la capitale. C'est quelque chose à vivre au moins une fois en Inde, car on se rapproche d'autant plus des gens. Et il en est ressorti quelque chose d'apaisant, comme si le fait de vivre à Rishikesh permettait d'atteindre la tranquillité de l'esprit. Difficile à expliquer... Peut-être que vous sentirez de quoi je parle en y allant vous-même...

3 commentaires:

  1. débit minimum du Gange 200m3/s et pendant la mousson il est de 6000m3/s.
    Qui fera la promenade paisible sur le fleuve ?

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  2. Tes photos donnent vraiment l'impression que le décors est radicalement différent dans cette région ! (En fait c'est une évidence, mais bon...)

    Du coup, ça donne encore un autre visage à l'Inde... Top !

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