jeudi 24 juin 2010

Guerre des boulons

Hier matin, nous n'avons pas fait 50 mètres avec l'autorickshaw que celui-ci s'arrête sur le bord de la route sans raison visible. C'est là où je me rends compte que j'ai encore des efforts à faire pour être aussi perspicace que les Indiens: en effet, nous avions le pneu arrière droit crevé.

Absolument pas inquiété par la crevaison, le chauffeur se lève, ouvre l'espace de stockage situé sous son siège et en sort... un pneu "flambant" neuf. Il place deux cailloux trouvés sur le bord de la route derrière et devant le pneu arrière gauche, et commence à enlever les boulons du pneu défectueux.

Pendant ce temps, deux autorickshaw s'approchent de nous, et je remarque que je connais les deux chauffeurs: ils m'ont déjà emmené plusieurs fois de l'appartement à l'université d'Amity. Ceux-ci tentent aussi bien que mal de me convaincre de venir avec eux plutôt qu'avec mon premier moyen de transport. Je finis par accepter l'offre du premier arrivé, mais elle fera chou blanc: l'autre chauffeur, sûrement un peu vexé, lui ordonne de rester et me fait comprendre que je dois attendre deux minutes que le pneu soit remplacé avant de repartir.

Bon... finalement, le remplacement sera effectivement rapide, aidé par l'un des deux chauffeurs qui soulèvera littéralement l'engin afin de pouvoir faire la manœuvre.

Le chauffeur revisse les boulons après avoir remplacé le pneu défectueux.

Et hop, nous sommes repartis. Coût de l'opération: 5 minutes, et beaucoup d'animation. Ça vous arrive souvent dans le métro?

lundi 21 juin 2010

Une semaine à l'hôpital

(Attention, billet un peu gore.)

Parfois, même en prenant les précautions qui s'imposent, on se fait avoir bêtement par une situation à laquelle on ne s'attend pas. Allons droit au but: j'ai contracté une intoxication alimentaire sévère juste avant de revenir en France, et elle m'a offert 5 jours d'hôpital parisien.

Revenons sur les évènements. Vendredi 4 juin, dans l'après-midi, je commence à avoir de la fièvre que je combats bravement avec du Doliprane. Mais le lendemain, ma situation ne fait que s'aggraver: entre les vomissements et la diarrhée, je passe mon temps entre le lit et le petit coin. Je suis évidemment dans un état lamentable, et je prends des antibiotiques à large spectre (du Nifuroxazide) pour tenter d'arrêter cette infection.

Dimanche, je vais bien mieux, et j'effectue une erreur qui va me coûter très cher: j'arrête de prendre les antibiotiques et me contente de rester sur un anti-diarrhéique, pensant naïvement que la bactérie est éliminée. Mon état se dégrade à nouveau lentement alors que je suis dans le taxi pour l'aéroport, puis de plus en plus vite jusqu'à mon arrivée à Dubai où 8 heures d'escale m'attendent.

Direction: la clinique. J'y passe au moins 5 heures, où on m'offre une réhydratation et des médicaments qui permettent d'évacuer le mal. Rebelotte: je navigue entre les spasmes sur le lit de la clinique et les WC, et toutes mes tentatives de boire résultent par des vomissements. De plus, ça fait depuis le début du premier vol que je ne peux plus prendre d'antibiotiques pour des raisons que je n'expliquerai pas ici (je tiens à ce que vous gardiez votre estomac avec vous), ce qui n'arrange rien.

En chaise roulante (oui, j'étais dans cet état), je rejoins le deuxième avion qui me mènera vers Paris. Le voyage est un véritable enfer. Le personnel de bord, très attentionné, m'offre une bouteille d'eau chaude dont j'avale des gorgées pour mieux faire passer les séances au-dessus de la cuvette. Je tente de prendre un médicament réhydratant donné par la clinique de Dubai, sans succès. Il n'aurai fait qu'un aller-retour dans le tube digestif. Par contre j'ai exceptionnellement le droit de garder ma couverture jusqu'à l'arrivée, histoire de contenir un peu les tremblements.

Je ne savais pas que c'était possible, mais ce fut une véritable libération: les sapeurs pompiers sont directement venus me chercher dans l'avion, à ma place, avec le masque à oxygène et tout et tout. Dans ces moments là, on ressent une gratitude infinie pour ces gars qui viennent "simplement" vous sauver la vie: c'est un poil exagéré, mais j'étais dans une situation critique. Je n'avais pas mangé depuis trois jours, j'étais en déshydratation complète et je ne pouvais rien avaler.

La suite du voyage s'est passé par la clinique de l'aéroport, puis les urgences de l'hôpital d'Aulnay-sous-Bois et enfin une hospitalisation de 5 jours dans le service approprié. J'ai du annuler le voyage aux US que j'avais prévu cette semaine-là, et j'ai même raté l'anniversaire de mon père le 8 juin: c'est lui qui est venu me voir à l'hôpital, imaginez la scène...

J'ai finalement appris ce qui avais presque réussi à m'achever: la Shigella dysenteriae, bactérie possédant plusieurs formes dont j'ai évidemment contracté la pire. Si vous n'êtes pas sur le chemin pour manger, vous obtiendrez des informations croustillantes sur le lien ci-dessus, que je vous conseille d'aller lire si un jour vous avez la malchance de vivre la même chose.

Shigella dysenteriae

C'est dingue qu'un truc aussi petit puisse vous faire autant de mal non? Enfin en tout cas j'ai survécu, j'ai pu m'offrir une semaine de "vacances" en France supplémentaire, et me voilà de retour en Inde pour de nouvelles aventures. Vivement la... suite!

vendredi 4 juin 2010

Am-rien-tsar

Si on m'avait dit que je découvrirai un paysage comme celui que j'ai vu à Amritsar, je ne l'aurai simplement jamais cru. D'une rareté étonnante, l'environnement entourant la ville et le temple d'or m'aura marqué... à jamais. C'est sûr que je n'étais pas préparé à me retrouver en face d'un tel phénomène: autant on m'avait prévenu de ce à quoi j'allais être confronté, autant jamais, jamais je n'aurai cru que ce serait si marquant et en même temps si frustrant.

Vous vous demandez bien de quoi je parle? Vous allez le découvrir dans quelques instants. Mais avant, je vous propose une photo des lieux (attention au choc visuel) afin que vous soyez dans le contexte de ma présentation.

La magnifique ville d'Amritsar.

Surprenant n'est-ce pas? Pour moi aussi. D'ailleurs, j'aurais aussi bien pu mettre une photo entièrement noire, ça aurait été la même.

Allez, je vous explique, histoire que vous ne vous inquiétiez pas trop de ma santé mentale quand même ;) Vendredi soir (soit: ce soir), je prends le rickshaw et rejoins la station de métro du secteur 18 (la plus proche). Je passe le contrôle de sécurité (presque aussi embêtant que celui des aéroports mais plus rapide), puis monte les escaliers pour rejoindre

(la cohue)


la foule. Sur place, ce n'est pas moins de 7 lignes à peu près bien rangées qui attendent la rame au bord du quai. Un peu déstabilisé mais confiant d'avoir mon train à l'heure, je me trouve une place à la troisième ligne, bien décidé à prendre le prochain métro.

Dois-je vous dessiner comment la montée dans le métro s'est faite? Pieds écrasés (j'étais en tongues), sac broyé, compression de la cage thoracique, odeur désagréable de transpiration, et plus de personnes au mètre carré qu'on aurait pu en empiler dans le sens vertical.

Bon. J'ai aussi connu les grèves du métro parisien donc question d'être écrasé, j'ai l'habitude. Mais quand je vois que j'ai du mal à récupérer mon sac qui est pourtant à mes pieds pour tenter de trouver une place où je peux rester debout sans tomber sur les autres passagers, je commence à m'inquiéter.

Et puis, pendant les grèves à Paris, le métro prend plus de temps à chaque station, mais pas 5 minutes. Et vu qu'il y a 10 stations pour rejoindre Indraprastha, celle la plus proche de la gare de Nizamuddin, le calcul est vite fait: +50 minutes au planning.

Après une rapide réflexion (il me restait 45 minutes pour prendre mon train), je descends à la deuxième station après mon point de départ, temps de trajet 10 à 15 minutes, et tente de trouver un autorickshaw. Deux points m'ont convaincu que je n'aurai jamais mon train: la circulation intensive à Noida, signifiant que ça allait être la même sur tout le trajet, et l'absence totale d'autorickshaw vide: ils sont soit pleins, soit ce sont des véhicules "collectifs" (un peu plus grands mais n'allant pas directement à destination).

Devant ma déconvenue, je finis par accepter la situation comme elle se présente: je peux faire une croix sur mon trajet pour Amritsar. Je contacte Alice qui me prévient qu'elle aussi est en retard, coincée dans les bouchons de l'autre côté de la ville, et qui espère que le train sera en retard. Pas bête. Je peux toujours tenter le coup.

J'oublie le métro. Je tente de nouveau de trouver un autorickshaw libre. C'est peine perdue. Ce qui signifie qu'il faut que je rejoigne un autre arrêt et que j'en trouve un là-bas. Mais lequel? Le temps tournant inexorablement, j'annonce à Alice que je ne serai pas du voyage, finalement, avec une voix quelque peu dégoûtée.

Mais ça ne s'arrête pas là (rappelez-vous, nous sommes en Inde)! Alice finit par m'envoyer un SMS alors que je suis sur le rickshaw qui me ramène, tout dépité, à l'appartement. "En fait tu aurais pu persister, le train a 30 minutes de retard!"



(...)




Bon hé bien tant pis. Je me reposerai ce week-end. En plus, j'ai attrapé une mauvaise grippe, j'ai l'estomac en compote, et j'ai des frissons partout. Oui, pas vraiment l'état pour partir, mais quand on aime... Enfin en l'occurrence, je ferai ce que la raison me conseille: rester au lit à reposer ma tête qui semble avoir triplé de volume.

Amritsar, ça sera donc pour une prochaine fois...

... peut-être!

jeudi 3 juin 2010

Udaipur

Attention les yeux, ce billet contient énormément de photos!

Note: je vais ici aussi minimiser au maximum le nombre de paragraphes afin que vous profitiez au maximum des photos et de... l'unique vidéo.

Après Jodhpur, Udaipur. J'ai d'ailleurs remarqué que je ne vous avais pas fourni de carte pour que vous vous y retrouviez un peu, la voici donc.

Un trajet Delhi > Jodhpur > Udaipur > Delhi.

Le week-end dernier (celui du 29 mai), nous avons donc pris le train en direction d'Udaipur, "perle" indienne à ce qu'il paraît, un endroit qui marque toutes les personnes qui y sont allées.

A vrai dire, les personnes qui m'ont dit ça n'avaient pas tort.

Vers Udaipur

Ici aussi, le trajet en train sera éprouvant, mais moins fatiguant que pour le voyage vers Jodhpur: la température sera plus clémente, que ce soit sur les rails ou même pendant la visite du magnifique complexe du City Palace et des marchés.

Une gare parmi tant d'autres sur le chemin entre Delhi et Udaipur.

Des habitations à flanc de montagne. Qui peut bien habiter là?

Des paysages magnifiques nous ont éblouis sur les derniers kilomètres, à qui la photo ne fait malheureusement pas vraiment honneur.

Udaipur, enfin!

mercredi 2 juin 2010

Chaud-hpur

Attention les yeux, ce billet contient énormément de photos!

Note: je vais réduire au maximum le nombre de paragraphes de ce billet, car le nombre de photos est tout simplement pharaonique: plus de 90! Je me contenterai donc, dans la plupart des cas, de simplement placer un commentaire sous chaque photo qui vous expliquera ce qu'elle représente.

Vous l'avez compris, il a fait une chaleur intenable pendant ce samedi passé à Jodhpur: 47-48°C au compteur. Nous avons bu plus de 7 litres d'eau à trois dans la journée, et encore, je ne parle pas des gorgées prises pendant le voyage en train.

"The" sleeper class

Le train, parlons-en puisqu'il se révèle être à lui seul une aventure à faire, un véritable voyage à la façon indienne, qui vous marque de souvenirs impérissables que je vais essayer de vous transmettre au mieux ici même.

A l'intérieur, pas de clim: simplement trois ventilateurs pour 6 couchettes.

Alice déjà bien installée sur une des couchettes du bas.

Une vue de l'allée: les compartiments à 6 couchettes sont à gauche, tandis qu'à droite on peut voir des espaces où à chaque fois deux couchettes sont superposées.



Régulièrement, et à toute heure, passent dans le train des personnes munies d'eau fraîche (et toujours cachetée!) ou de thé chaud, dont nous avons testé plusieurs fois la qualité. Pour seulement Rs. 5,00, c'est un vrai régal! Le matin au lever, ou juste avant de se coucher... Le seul souci restera la façon dont le bonhomme annonce le passage du chai (thé): il hurle en traversant l'allée, même s'il est deux heures du matin...

Après avoir correctement dormi dans ces conditions particulières, le réveil fut assez enchanteur.

Vue sur les montagnes au matin depuis le train.

Des champs à perte de vue... mais qui peut donc bien les cultiver?!


 


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